Etudiants, cet article s’adresse tout particulièrement à vous. Car le fait est bien connu, dans certaines filières, ainsi que dans les classes prépa, l’exigence d’un très haut niveau et/ou la quantité astronomique de données à assimiler font de ces années de véritables cauchemars pour les étudiants. Cela engendre forcément un fort taux d’échec et d’abandon même chez des éléments compétents et motivés.
Pour remédier à cela, il n’y a pas 36 solutions : soit baisser le niveau, ce qui n’est pas forcément un très bon moyen, soit parvenir à inculquer aux étudiants des méthodes pour gérer le stress et la tension. Une fois encore, l’innovation nous vient d’Outre-Atlantique, où l’on n’hésite plus à recourir à la méditation pour diminuer la tension…
Méditation pour diminuer la tension
Une approche suggérée par des médecins
Fermez les yeux. Vous êtes dans un torrent où dévalent les idées et les sensations physiques. Asseyez-vous sur la berge et observez vos pensées.
Le psychiatre Hugues Cormier parle lentement. Devant lui, dans une salle de classe aux murs bleu terne, une trentaine d’étudiants écoutent en silence. Il les fait voyager dans leur inconscient.
L’image de ces futurs médecins assis à leurs bureaux, les yeux clos, peut être surprenante. Pourtant, elle est maintenant chose commune à l’Université de Montréal (UdeM). « Tous les nouveaux étudiants reçoivent une initiation à la méditation », explique le Dr Cormier, professeur en développement humain à la faculté de médecine. Une pratique inspirée de l’Université de Rochester, où elle fait partie du programme obligatoire de médecine.
Le but est de leur apprendre à entrer en contact avec eux-mêmes pour qu’ils se rendent compte à quel point leur esprit est à l’envers. Ils sont sur pilote automatique. Cette petite pause permet de faire baisser la tension.
Les responsables de la faculté de médecine de l’UdeM sont conscients du stress qui pèse souvent très lourd sur les épaules de leurs jeunes étudiants. Ils rencontrent depuis quelques années les cohortes de première et de deuxième année en début de trimestre afin de les conscientiser à l’ampleur du défi qui les attend. « À se sortir de la folie qui les entoure afin de prendre du temps pour eux », dit le Dr Cormier.
Des conseils pour les étudiants
Ses collègues et lui rappellent notamment aux étudiants de faire de l’activité physique et de manger sainement. Ils les encouragent aussi à garder des amis ailleurs que dans leurs cours et de pratiquer des loisirs. Des conseils simples, mais parfois difficiles à appliquer pour des jeunes pris dans le tourbillon de leurs études.
C’est dans le cadre de ces mêmes rencontres que tous les étudiants en médecine apprennent à méditer. « On les invite ensuite à pratiquer une mini-méditation de trois minutes, trois fois par jour. Ils peuvent faire ça n’importe où: dans la file d’attente de l’épicerie ou dans le métro », explique Hugues Cormier. Dr Cormier offre aussi des ateliers hebdomadaires de méditation d’une trentaine de minutes où les étudiants peuvent se détendre en groupe.
C’est une habitude à acquérir, comme celle de se brosser les dents chaque jour. Cette forme d’hygiène de l’esprit et de l’âme a été étudiée et s’est révélée efficace, assure le Dr Cormier.
Cette initiative paraît donc à la fois bien pensée, salutaire et pas si compliquée à mettre en place. Reste à savoir si la méditation pour diminuer la tension des futurs médecins leur permettra de devenir de bons praticiens. On peut supposer que, dans la mesure où cette discipline enseigne également à développer un meilleur jugement et à améliorer ses relations avec autrui, qualités bien utiles en médecine, la réponse sera sans équivoque « oui ! »
Alors à quand la méditation en discipline obligatoire dans l’enseignement ? Patience, on y arrive !
Article original de Gabrielle Duchaine, ici.
Sujets abordés dans l’article :
- Diminuer les tensions en méditant
- Méditation dans les écoles
- Méditation dans les universités
- Méditation pour diminuer la tension
- Méditer pour diminuer la tension