Article invité rédigé par Arnaud Guétcheu du blog Terres de Repos, dans le cadre de l’évènement le « Cham des invités ».
Remarque importante : dans cet article je vous communique des liens. Ils peuvent pointer vers des pages en cour de préparation. Je les ai cependant mis ici pour vous permettre d’accéder aux articles lorsqu’ils seront rédigés. C’est à l’écriture de cet article que me sont venues de nombreuses idées d’articles. Merci à Cédric de m’avoir sollicité pour cet article, je peux donc initier toute une série d’articles à venir. Pardonnez-moi de vous faire tomber sur des pages peut être encore vides le jour où vous lirez cet article, j’ai songé utile de vous donner ces liens quand même. Lors de l’édition du second article en octobre, tous ces articles auront été publiés.
Au cours de vos vies passées vous avez accumulé beaucoup de mérite et vous avez su diriger vos actions avec une aspiration pure. Par la force de celle-ci, vous avez obtenu quelque chose de plus précieux encore que le joyau qui exauce tous les souhaits : votre vie actuelle, libre et bien pourvue – la meilleure vie qui soit. Vous avez pu rencontrer le coeur intime de l’enseignement du Bouddha, le Vajrayana du Mantra Secret. Vous pouvez vous en remettre au guide spirituel de votre choix, au détenteur de la lignée pleinement qualifié. Toutes les conditions favorables à la pratique des instructions pour le développement spirituel sont réunies (dans votre vie) et vous avez la possibilité de vous adonner au coeur de cette pratique. (Cette bonne fortune) peut vous sembler incroyable – comme un mendiant qui rêverait de trouver un joyau qui exauce tous les souhaits – et pourtant il en est bien ainsi : vous l’avez entre vos mains ! (Djamgoeun Kongtrul – Grand maître tibétain, initiateur des retraites de 3 ans et 3 mois – Source Bouddha Line)
Qu’est-ce qu’un lama ?
Qu’est-ce qu’un lama ? Vous vous êtes sans doute déjà posé cette question. Cet article et le suivant vous feront pénétrer au cœur d’une retraite de 3 ans et 3 mois dans l’une des traditions du bouddhisme himalayen.
Pratiquant le bouddhisme tibétain depuis 1992, j’ai peu à peu découvert cette belle tradition. J’ai réalisé deux retraites strictes traditionnelle : une retraite de un an et une retraite de quatre ans. C’est à l’issue de cette seconde retraite que mon maître de retraite m’a conseillé de transmettre mes connaissances et de partager mon expérience aux amis qui en feraient la demande. J’ai choisi d’utiliser un moyen moderne et efficace pour partager ma passion pour la méditation et cette belle tradition : au printemps 2012 j’ai lancé le blog TERRES DE REPOS afin de faire la lumière sur des aspects souvent difficiles à appréhender de la spiritualité et pour donner une lecture concrètes de concrets souvent abstraits ou mal interprétés.
Notre époque voit fleurir nombre de livres du Dalaï Lama, de nombreux sites et blogs dédiés à la méditation, de nombreux produits et méthodes audio etc… il est facile de s’y perdre et très difficile de s’y retrouver ! Il est encore plus difficile de « mettre le pied à l’étrier » d’une pratique régulière et assidue porteuse de fruits. Bien qu’étant de pures merveilles issues du cœur de maîtres authentiques, ces livres ne suffisent pas et demandent souvent des commentaires. Ils nécessitent surtout une mise en pratique !
C’est pourquoi il me semble important de faire régulièrement le pont entre les pratiques méditatives, les outils, les traditions… et leurs objectifs. C’est mon objectif dans un premier temps sur mon blog.
Aujourd’hui, en dressant un plan sommaire du programme d’une des retraites traditionnelles de 3 ans et 3 mois du bouddhisme tibétain, mon but est d’expliquer en quoi c’est la pratique concrète et régulière qui porte se fruits, plutôt qu’une accumulation de lectures, fussent-elles très riches et profondes.
Les Quatre Nobles Vérités
Pour introduire la notion de retraite, faisons un rapide passage par le premier enseignement du Bouddha : Les Quatre Nobles Vérités qu’il a énoncées. Il est dit que les ex-compagnons d’ascèse du Bouddha ont atteint l’éveil à l’audition de ces quelques phrases. Je vous en reporte ici le sens.
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L’existence est empreinte de souffrances.
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Ces souffrances ont une origine unique : l’existence de l’égo.
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Bien que se manifestant cet égo n’est qu’une illusion: tel un mirage ayant son dynamisme, l’égo est l’union de sa manifestation et de sa non-existence. L’égo n’est pas non-existant, il est non-né. En contemplant cette réalité ultime, il est donc possible d’expérimenter notre « véritable visage » sur un mode d’être au-delà de l’égo. C’est accéder à l’au-delà de la souffrance.
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Pour toucher ce mode d’être, et y demeurer, il est nécessaire de dissiper les voiles adventices qui masquent notre « nature profonde éveillée depuis tout temps ». Les spiritualités authentiques nous proposent des voies spirituelles, des méthodes, des outils pour dissiper ces voiles.
Nous pourrions peut-être ajouter une cinquième vérité :
Sans mettre en pratique cette Quatrième Noble Vérité, il n’est pas possible d’accéder puis de demeurer durablement en notre « nature profonde éveillée depuis tout temps ». Etudier cet enseignement en détail pourrait nous prendre des centaines d’heures !
La Grande Compassion
La véritable Grande Compassion des maîtres authentiques vient de deux contemplations :
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Ils contemplent leur propre nature éveillée et en concluent que tous les êtres possèdent la même nature profonde. Ces maîtres comprennent, par l’expérience directe, que chaque être est comme un mendiant couché sur un vieux sac au fond du quel se cache un diamant !
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Contemplant la souffrance des êtres et connaissant la présence de ce « diamant de l’au-delà de la souffrance », ils comprennent que bien que dotés d’une nature profonde au-delà de la souffrance, les êtres sont incapables de trouver une paix profonde, durable, immuable et errent dans le cycle des renaissances en la souffrance.
Ces deux contemplations simultanées est l’expérience de l’union du samsara et du nirvana. Pour de tels maîtres réalisés, nirvana et samsara sont mêlés tout comme le lait mélangé à l’eau.
L’éveil accessible spontanément ?
Certaines personnes avancent que l’éveil peut s’atteindre sans spiritualité, sans religion, sans maître, voire sans méditer ! Cela est vrai ! Puisque notre nature profonde est déjà éveillée, rien d’étonnant à ce que nous puissions l’expérimenter. Il n’y a ni fierté, ni orgueil à avoir à cela, c’est absolument naturel et normal. Bien, je vous l’accorde, mon discours vous surprend peut-être, il n’en demeure pas moins celui de grands yogis tels que Milarépa, Marpa, Nigouma, le Karmapa ou le Dalaï Lama…
Tous ces grands maîtres ayant l’expérience de leur nature profonde éveillée n’en tirent aucune fierté, ils savent que tout être à la même nature, ils réalisent donc l’égalité de soi et d’autrui face à ce potentiel. De-là nait en eux une grande tendresse pour tous les êtres. Ce qui est anormal (bien qu’habituel) c’est l’illusion qu’est l’égo et les émotions perturbatrices : bien qu’il n’existe pas l’égo se manifeste, ça c’est magique et extraordinaire ! N’est-ce pas ? Comment quelque chose d’inexistant peut-il avoir tant de pouvoir ? C’est vraiment magique ! La reconnaissance de notre nature profonde éveillée n’a rien d’extraordinaire. Elle peut se produire de très nombreuses fois par jour, mais encore faut-il y être introduit pour savoir qu’il s’agit de cela. Dans ces moments là, l’égo tente de se rebeller puisque sa supercherie est sur le point d’être démasquée. Il crée alors ses innombrables jeux qui nous replacent bien vite en l’illusion, les émotions, les projections…
Il est possible et normal de pouvoir demeurer en la contemplation de notre nature éveillée. Le Bouddha et tous les grands maîtres de l’ensemble des traditions spirituelles authentiques l’ont dit. Bien que leur « poésie », leur didactique, leur foi, leurs dogmes soient forts divers, voire souvent contradictoires, toute la science de leurs voies spirituelles sont autant de moyens pour nous reconduire à cette expérience « originelle », c’est-à-dire à ce mode d’être antérieur à l’émergence de l’illusion, ou au-delà de l’illusion, « à travers l’illusion », chaque tradition utilisera sa propre terminologie et encourageant une relation particulière à « cette nature profonde ». Que les fidèles ne se méprennent pas, je n’avance pas ici l’égalité de toutes les formes de fois, je ne cède pas à la monde intention de syncrétisme. Pour assister et contribuer à de régulières rencontres de dialogue interreligieux sur Paris au sein de l’association Artisans de Paix, je sais combien les modes de relations au « divin » sont multiples. La foi a des expressions qui ne supportent parfois pas une expression « hors foi » de la contemplation du Réel. Mais toute la richesse des spiritualités réside en la grande diversité des modes de relation au sacré, autant de mode permettant de nous y relier, de « dialoguer » avec lui ou de l’inspirer chez autrui. Vouloir dénaturer les spécificités de telle ou telle tradition serait couper à la racine de précieux chemins menant à Rome : notre nature profonde. Dans le bouddhisme nous la nommons : la nature de notre esprit, notre nature de bouddha.
Je publierai prochainement des vidéos de mes interventions lors de ces rencontres interreligieuses.
« Notre nature profonde » est donc naturelle, dans le sens où nous en sommes dotés, c’est notre « patrimoine génétique spirituel » : quelques soient nos émotions et nos actes, nous sommes dotés d’une « nature profonde éveillée depuis toute origine ». Notre esprit est semblable à l’espace : rien ne peut souiller sa nature profonde et pure, pas même les plus fortes émotions négatives et les actes les plus répréhensibles. Ceux-ci ne sont que passagers. Attention : ici je ne les encourage pas, je signifie juste que le travail spirituel peut conduire le pratiquant à se reconnecter avec sa nature profonde éveillée quelques soient ses émotions et ses actes. J’aborderai ce point dans un article ultérieur sur la purification du karma. Je sens monter les commentaires désapprobateurs… Qu’ils soient les bienvenus sous l’article, j’en suis friand.
Oui MAIS !
Il est donc possible d’expérimenter notre nature de bouddha sans tradition spirituelle, sans maître, sans méthode, sans travail spirituel… Oui MAIS ! Pour expérimenter et demeurer régulièrement en notre nature profonde éveillée, encore faut-il avoir un tempérament, une vie émotionnelle etc… propices à cela. En des termes traditionnels synonymes nous dirions « avoir un bon karma ». Et ce n’est pas chose courante. Certaines personnes ayant déjà eu un aperçu de leur nature éveillée se prétendent bouddha, éveillés. C’est en partie vrai, puisque nous avons tous cette nature en nous ! Mais ils ont un peu tendance à oublier que cette expérience n’est qu’EXPERIENCE, c’est-à-dire non stable et non définitif. Une réalisation, elle, est permanente, ou « accessible à souhait ». Souvent ces personnes ne peuvent pas se replacer à volonté en la contemplation de leur nature éveillée, ils demeurent le jouet de leurs tendances, conditionnements etc… « Après l’éveil la lessive ! », un excellent livre aborde tout cela en détail, un régal !
La voie des moyens pour pacifier les 4 voiles
Pour l’extrême majorité d’entre-nous, il est nécessaire de passer par une longue phase de « polissage de notre âme » afin de pouvoir expérimenter notre nature éveillée. Cette expérience est appelée « l’introduction à la nature de l’esprit ». La véritable introduction à la nature de l’esprit est l’expérience directe, ce n’est pas le rituel en lui-même. Il ne suffit pas d’assister à un rituel d’introduction à la nature de l’esprit, encore faut-il vivre l’expérience elle-même. Beaucoup de pratiquant se méprennent. Et pour tout dire, Djamgoeun Kongtrul disait « la véritable pratique des tantras ne débute qu’à partir du moment où le pratiquant demeure en la nature de l’esprit. » Il sous entend par là que demeurer en la nature de l’esprit n’est que le début du chemin des tantras… Tous ces éveillés que j’évoquais plus haut auraient et donc beaucoup à apprendre de toute la science qui n’est accessible qu’à partir de là. Cette science des tantras permet de déployer les 4 activités pour le bien des êtres.
Le bouddhisme himalayen propose des voies à tous ceux qui n’ont pas cette chance de pouvoir demeurer spontanément en l’éveil, des voies pour pacifier et dissiper les voiles cognitifs et émotionnels qui nous séparent de l’éveil. C’est une tradition très riche en moyen habiles pour dissiper les quatre voiles que sont :
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le voile des émotions perturbatrices
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le voile des conditionnements
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le voile du karma
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le voile de l’ignorance fondamentale
Je prépare un article sur le karma où j’explique que l’une des meilleures façons de traduire ce mot est le mot « tempérament ». Les idées reçues sur le karma n’aident pas à nous mettre en marche et sont souvent erronées. Le voile de l’ignorance fondamentale est quant à lui est la « non reconnaissance de notre nature profonde éveillée depuis tout temps ».
Pour pouvoir demeurer en la contemplation de notre nature profonde éveillée, ces quatre voiles doivent être dissipés (temporairement ou définitivement). A la différence d’une personne ayant eu quelque expérience authentiques de la nature de l’esprit, un réalisé aura accès à cette contemplation à souhait, cette expérience lui sera toujours accessible. Sur la base de la compréhension de sa nature profonde, seules l’attention et la vigilance lui seront nécessaires pour s’y reconnecter. Il sera capable d’auto-libérer ses émotions par cette reconnaissance, mais au terme de la purification des voiles subtiles ces émotions perturbatrices ne se manifesteront plus. Beaucoup de choses à dire à ce sujet…
Pourquoi de longues retraites méditatives ?
Ce long préambule me semblait indispensable en début d’article. Je vais poursuivre en situant la retraite de 3 ans et 3 mois par rapport à ce qui précède, j’en donnerai le programme résumé. J’aborderai quelques points spécifiques dans un second article pour poursuivre le sujet.
Dans la tradition tibétaine, les yogis qui se mettent et se sont mis en retraite ne se comptent plus. Les retraites de longue durée sont légion depuis des siècles. Il y a plus de 2500 ans, le Bouddha lui-même demeura plus de 6 années en stricte ascèse. En cumulant ses années retraites, le précédent Kalou rinpoché demeura plus de trente années en la solitude des montagnes, tel Milarépa.
La traditionnelle retraite de 3 ans et 3 mois est une spécificité du bouddhisme tibétain. Plusieurs écoles possèdent leurs programmes propres pour de telles retraites. Ce « format » de retraite fut établi au IXe siècle par Djamgoeun Kongtrul , un très grand maître tibétain de la lignée Kagyu. Ce maître compila une très grande quantité de textes, pratiques et commentaires de nombreuses écoles. Djamgoeun Kongrtul avait compris, comme de nombreux maîtres, que c’est la pratique qui fait avancer l’individu : il créa un programme très intensif de méditation en retraite stricte isolée du monde durant 3 ans et 3 mois. Par ailleurs, il contribua à sauvegarder plusieurs lignées menacées de disparition.
Si vous voulez découvrir la richesse du programme de retraite de la lignée Kagyu tel qu’il fut établi par Djamgoeun Kongtrul je vous invite à consulter ce livre. Il fait rêver, mais la barre est haute !
Ma retraite de 3 ans et 3 mois
A l’automne 2000 j’ai eu l’opportunité de suivre une retraite d’un an dans la tradition Shangpa-Kagyu. Coupés du monde, nous étions une dizaine d’homme à nous adonner à la méditation plus de quinze heures par jour, dès 3H30 ! Puis à l’automne 2003, je suis à nouveau rentré en retraite pour 4 années. Ces quatre années comportaient la traditionnelle retraite de 3 ans et 3 mois de la lignée Shangpa.
Pour plus de détails sur nos journées, voir la vidéo « notre programme quotidien en retraite »
Programme de la retraite de 3 ans
Le programme de la retraite de 3 ans et 3 mois comporte les trois véhicules spirituels que sont le Hinayana, Mahayana et Vajrayana (Tantras).
L’ensemble de ces pratiques et moyens habiles visent à pacifier, purifier, dissiper les 4 voiles énoncés plus haut (émotions perturbatrices, karma, conditionnement, ignorance fondamentale).
Que ce soit par des réflexions, des analyses ou lors de rituels et méditations très traditionnels en tibétain avec musique, mandalas de sable, autels longuements confectionnés …toutes les pratiques s’appuient sur ces deux ailes que sont la pratique de la vertu et de la contemplation.
Les 6 vertus transcendantes
La vertu est cultivée à travers les 6 vertus transcendantes :
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générosité
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patience
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éthique
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enthousiasme
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diligence
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concentration
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sagesse
Programme
Voici le programme de la retraite de 3 ans de la lignée Shangpa.
1 ère année
– pratiques préliminaires ordinaires (précieuse existence humaine, impermanence, karma, nirvana)
– pratiques préliminaires extraordinaires (100 000 prosternations, 100 000 mandalas, 1000 000 purifications, yoga du maître)
– shiné-laktong (la version tibétaine de samatha vipassana)
– lodjong (l’entraînement de l’esprit) dont Tonglen
– les 4 Divinités Conjointes (Lashi Dildroup) que sont Tchenrézi, Dordjé Pamo, Tara et Mahakala Tchadroupa
– Mahakala Tchadroupa (protecteur)
– Tcheu
– Vajrakilaya
– Tara
– Le Bouddha de Médecine (Sangyé Menla)
– Pratique de jeûne (Nyong Né) liée à la pratique de l’Amour et de la Compassion (Tchenrézi à 1000 bras)
– yoga tibétain
– …
2e année
– pratique intensive des yidams (divinités tutélaires des tantras propres à la lignée Shangpa)
– poursuite de la pratique régulière et intensive de Mahakala lors de grands rituels
– début des 6 yogas de Nigouma avec toumo (le yoga de la chaleur intérieure)
3e année
– Les 6 yogas de Nigouma :
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le yoga de toumo (la chaleur psychique)
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le yoga du corps illusoire
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le yoga du bardo
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le yoga la claire Lumière
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le yoga du rêve
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le powa (l’éjection de conscience au moment de la mort, bouddha sans méditer)
Ces six yogas sont autant de moyens pour réaliser notre nature de bouddha puis de purifier les voiles subtiles depuis des états de contemplation. Ces pratiques s’appuient sur le corps subtil, les canaux subtils et les chakras. Ce sont des pratiques des tantras.
– Les 5 Dharmas d’Or dont le Mahamoudra
– Yoga physique (trulkor)
Voici un lien vers une vidéo concernant ce yoga physique : Voir la vidéo de yoga tibétain
Qu’est ce qu’un lama ?
Le précédent Kalou rinpoché fut le premier maître tibétain à initier des retraites de trois ans en occident. La première débuta en tout début des années soixante-dix au Temple des Mille Bouddhas en Bourgogne. C’est là que j’ai réalisé mes deux longues retraites d’une et quatre années.
Kalou rinpoché a dit que nous devions utiliser le terme lama pour les personnes ayant réalisé la retraite de trois ans et qui consacrent leur vie à la transmission des enseignements du Bouddha.
Le terme lama, qui signifie « Mère insurpassable », n’a donc rien à voir avec les vœux de moine. Un lama peut donc être moine ou laïc, un moine peut être lama ou non.
Personnellement je suis lama laïc : j’ai réalisé la retraite de trois ans, me consacre en partie à la transmission de cette belle tradition et j’ai une activité salariée « dans le monde ».
Le terme lama ne signifie pas que cette personne soit érudite voir même réalisée. Je ne suis ni réalisé ni érudit ! Je me contente juste de partager ma passion de la méditation et du bouddhisme himalayen, à la lumière de ma compréhension et de mes expériences spirituelles et mondaines.
Pour aller plus loin concernant mon habit, je vous invite à consulter cette page.
Certaines personnes s’offusquent parfois de voir les occidentaux ayant fait la retraite de trois ans se faire appelé lama, c’est je pense ne pas avoir confiance en leur propre nature de bouddha ! Il est un moment où nous ne pouvons plus renoncer à aider autrui : à partir du moment où nous avons certaines connaissances… De là, la peur du blâme (de ceux qui ne supportent pas qu’on nous nomme lama) et la soif de louange ne font plus partie de nos expériences…
Merci !
Pour conclure cet article concernant la retraite de trois ans, j’aimerais remercier publiquement l’ensemble des bienfaiteurs qui m’ont permis de demeurer en retraite. Sans leur aide, je n’aurais pas pu parcourir cette aventure intérieure. Je ne pourrai jamais les remercier à la hauteur de ce que j’y ai récolté. Je remercie également les intendants Didier et Jérôme, mais je remercie surtout mon bienveillant maître de retraite le Vénérable Lama Tempa. Avec une patience et une extrême habileté, durant mes cinq années de retraite il a manifesté les quatres types d’activités propres aux grands maîtres tantriques. Nous caressant dans tous les sens du poil, il a assoupli le vieux cuire dur de certaines facettes de mon tempérament que j’ignorais ! La retraite est une belle et altruiste cocotte minute qui, contrairement aux idées reçues, est loin d’être paradisiaque, mais dont la mission est noble : nous rapprocher de la contemplation de notre nature de bouddha, pour le bien de tous les êtres.
Je vous félicite d’être allé jusqu’au bout de ce long article. Et je me ferai un plaisir de faire écho à vos questions et commentaires.
Je reviendrai sur l’ensemble du programme de la retraite dans un prochain article.
Mais vous pouvez me retrouver dans une vidéo où j’aborde le déroulement d‘une journée.
Si vous souhaitez me poser des questions, me voir traiter un point précise lors du prochain article, me faire part de vos expériences de retraite… merci de poster vos commentaires ci-dessous. J’adore rebondir sur les commentaires !
Merci à vous et à bientôt. Je proposerai le second article à Cédric en octobre. J’ai un mois de septembre chargé !
Puisse cet article faire sens à vos yeux.
Je vous souhaite d’excellentes lectures, mais surtout une excellente pratique !
Bien à vous.
Que l’espace et le vent frais du petit matin vous inspire la paix.
Arnaud Guétcheu
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Sujets abordés dans l’article :
- Expérience de retraite méditative
- Qu’est-ce qu’un lama
- Retour d’expérience retraite méditation
- Retraite bouddhiste
- Retraite himalaya
Merci pour votre article. J’aimerais aussi faire une retraite (moins longue) et rencontrer quelqu’un qui pratique. Je nourris cette idée depuis longtemps. Je travaille beaucoup sur moi-même par introspection – réflexion uniquement et ma vie s’améliore un peu. Je voudrais en même temps déjà aider les autres avec le peu d’expérience de vie que j’ai. Mais je me sens vraiment trop fragile et fatiguée alors ce sont des aides très furtives. Je ne suis peut être pas prête car à côté de mon petit bagage de sagesse, je suis paradoxalement de plus en plus en proie à des émotions fortes telles que le stress, la colère, la tristesse, la culpabilité, la susceptibilité… Mais bon la volonté de bien faire est quand même là…
Je suis peut-être un peu comme le chien qui tourne et tourne encore en rond dans son panier avant de trouver sa place et d’enfin pouvoir se calmer.
En essayant de ne pas perdre espoir,
Aurélie.
Merci pour ce beau témoignage, j’ignorais que de telles retraites existaient en France. Joëlle
Bonjour et merci d’être venu à nous.
Ces 4 mots me parlent … après l’éveil, la lessive..c’est ce que je vis aujourd’hui et la stabilisation n’est pas pour « Demain » que de travail à faire sur soi en permanence..,car tout est impermanence ! Il y a eu l’avant et l’après et je trouve que c’est pire.. ah ah ah !! ? Malgré certaines connaissances et dons que j’ai développé médiumnité et guérison, plus j’avance, plus la vie m’en demande.
Et il y a aussi une remarque de votre part qui m’a interpellé concernant le karma, c’est quand vous parlez de notre tempérament. Il est là, il existe, il est vrai que l’on ne peut tout mettre sur le dos de notre karma ou alors est ce lui qui nous a dirigé vers ce tempérament qui nous empêche d’Etre aujourd’hui ?
Bien à vous !
Catherine