Les types de méditations expliqués !


Vous vous sentez peut-être un peu perdu avec tous ces types de méditations… Heureusement, Arnaud Guétscheu, un lama français ayant réalisé cinq ans de retraites méditative dans la tradition tibétaine, a créé une excellente vidéo descriptive des différents types de pratiques méditatives.

Les types de méditation

httpv://www.youtube.com/watch?v=WOp-ZXtfyEs

 

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Arnaud GUETCHEU :

Bonjour. Je suis Arnaud GUETCHEU du blog « terresderepos.tv ». En discutant avec Jonathan RIGOTTIER du blog « Méditer pour être heureux », j’ai eu l’idée de faire une petite mise au point sur ce que sont les méditations et types de méditations. Mais dans un premier temps, je vais tout d’abord me présenter un petit peu.

Je suis pratiquant du bouddhisme tibétain depuis 1991. J’ai découvert cette tradition à l’âge de 21 ans. De fil en aiguille, j’ai étudié, je réfléchis, j’ai suivi des stages progressifs sur la méditation et dès le début, il est bien fait tel que je me suis dit : « Voilà une science traditionnelle tibétaine excellente. Il faut que l’étudie, il faut que je la pratique. » Donc, de fil en aiguille, je suis allé à des stages en Bourgogne dans un temple himalayen et en 2000, j’ai eu l’opportunité de pouvoir faire une retraite de 1 an qui s’est très bien passée, une retraite cloîtrée. On était une dizaine d’hommes. Et à l’issue de cette retraite se profilait la possibilité de faire une autre retraite traditionnelle de 3 ans et 3 mois.

J’ai donc sauté sur l’occasion et j’ai signé pour cette retraite de 3 ans et 3 mois auxquels ont été ajoutés des modules additionnels facultatifs. Au total, j’ai fait une seconde retraite de 4 années. Au cap de cette retraite, traditionnelle du bouddhisme tibétain qui appartient à une lignée particulière, la lignée de Kalou Rinpoché, on a abordé un ensemble de méditations progressives, très variées, très diverses, qui respectent vraiment une tradition. C’était une retraite avec un emploi du temps très strict et un programme très dense.

Aujourd’hui, je vais vous présenter, je vais aborder une vraie présentation des types de méditations qui peuvent être pratiquées dans ce cadre-là. J’avais envie de faire cette vidéo depuis un certain temps parce qu’on entend dire beaucoup de choses sur la méditation. Il y a des formes de méditation très différentes et ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans toutes ces techniques. Il faut savoir que le terme « méditation » pourrait plutôt se traduire en français par « s’habituer à ». Donc, on peut s’habituer à des choses très diverses et on peut rester dans des états d’esprit ou dans des réflexions très diverses.

Méditer peut être des méditations analytiques, des méditations sur la respiration, des méditations plutôt psychologiques, des prières ou la pratique de la vertu. Ça peut être des choses très variées. Donc, la méditation est un ensemble de pratiques très diversifiées.

Maintenant, si on veut faire un petit peu le tour d’horizon des méditations, il faut se ramener à l’enseignement du Bouddha parmi toutes les traditions qui utilisent la méditation – donc j’appartiens à la tradition du Bouddha. Le Bouddha a conseillé différents types de méditations dans un objectif très clair : se libérer de la souffrance. C’est-à-dire, dans ce cadre-là, la méditation, toutes les formes de méditation ont un objectif.

On peut classer les méditations en deux types : les méditations avec réflexion et les méditations sans réflexion. Les méditations avec réflexion, ça va contenir toutes les pratiques spirituelles où on va, par exemple, prier pour le bien d’autrui. Pour résumer, pour aller très vite, pour faire une vidéo pas très longue, on va pratiquer la vertu, on va pratiquer la générosité, l’éthique, la patience, la diligence, l’enthousiasme et la sagesse. C’est ce qu’on appelle les six vertus transcendantes.

Donc, à travers les textes rituels en tibétain, dans la tradition tibétaine, ou à travers des méditations qui ne s’appuient pas forcément sur des textes, on va pratiquer la vertu. Et pourquoi on va pratiquer la vertu ? Parce qu’en fait, la pratique de la vertu va avoir des fruits et ça va être comme le principe des vases communicants, en pratiquant la vertu, on va pacifier, on va diminuer les émotions perturbatrices.

En pratiquant la générosité, quelque part, on va pacifier, on va diminuer l’orgueil sous des formes grossières ou subtiles qu’on ne va pas détailler aujourd’hui mais on va pratiquer les vertus qui vont pacifier les émotions : l’orgueil, le désir attachement, la jalousie, la colère, l’opacité mentale. En pratiquant à forte dose avec des méditations ou des rituels très divers, on va pratiquer la vertu. Ça va pacifier les émotions. Ça aura pour résultat de diminuer les pensées parce que si les pensées s’élèvent en notre esprit, c’est parce que derrière les pensées il y a les émotions et c’est les émotions qui vont générer les pensées. Donc, en faisant un travail sur le long terme sur les émotions, on va diminuer la quantité de pensées et on va surtout diminuer leur force.

On entend souvent dire : « Ah, la méditation, c’est l’absence de pensée. » mais si on attend de ne plus avoir de pensée pour méditer, alors on ne méditera jamais et on ne saura jamais ce qu’est la méditation. La méditation, ce n’est pas ne pas avoir de pensée. La méditation ultime, c’est comme être spectateur de ses pensées sans tomber dans la force des pensées. Et c’est aussi reconnaître la nature essentielle des pensées. On pourra aborder ce sujet dans une autre vidéo. La première catégorie de méditation, c’est donc un ensemble de méditations ou de pratiques qui va être axé sur la pratique de la vertu. Par exemple, la générosité va pacifier l’orgueil, l’amour va pacifier la haine, etc.

Le deuxième type de méditation, ça va être des méditations qui ne vont pas prendre de forme religieuse ou de pratiques religieuses avec des prières, ça va être des méditations – on va plutôt centrer notre esprit sur des supports de méditations. Il y a des supports différents, il y a des supports extérieurs comme un grain de riz, une bougie, un caillou, un petit bout de bois. On va focaliser notre esprit. Ça va être un petit peu comme un exercice de musculation. Dans la vie ordinaire, on est sous l’emprise des émotions, des pensées et des agitations. Notre esprit est toujours à droite, à gauche. On n’a donc pas la capacité naturelle à se concentrer et à ramener notre esprit sur un point.

Avec ces exercices on va se concentrer sur un petit objet. Ça paraît très simple mais c’est très difficile parce qu’on va constater malgré nous que – je peux me concentrer sur un grain de riz mais qu’est-ce qui se passe ? J’ai quinze mille pensées à la minute. Ces exercices très simples vont être comme de la musculation : se muscler pour être vigilant. On va cultiver la force du rappel et la force de la présence et de la diligence sur le support de méditation. C’est déjà un défi en soi d’arriver à rester centré. On appelle ce genre de pratique-là le chemin du calme mental.

Donc, entre un débutant et quelqu’un qui est complètement et tranquillement posé sur l’objet, il y a tout un cheminement, il y a des étapes. On peut étudier en détail ce cheminement. Il y a des peintures traditionnelles tibétaines qui décrivent tout ce cheminement, les obstacles, les antidotes à mettre en place tout au long du chemin. Donc, c’est une science à part entière. C’est un type d’exercice. On va se concentrer sur un objet. Là, j’ai parlé des objets extérieurs. Il y a des objets extérieurs sacrés : des statues de Bouddha, des photos de maîtres, des photos de Bouddha. Il y a des objets intérieurs tels que la respiration, des visualisations, des sphères lumineuses par exemple ou des divinités. Après, il y a des supports subtils ou secrets. Là, ça va être davantage des choses comme écouter les sons, essayer de toucher à la subtilité des sonorités. C’est des méditations un peu plus intérieures et plus subtiles. Ça a pour objectif de poser notre esprit et de développer la concentration. Une fois que ce travail a été fait et que les résultats sont significatifs, on peut aborder des méditations analytiques où on va être disponible à l’analyse intérieure. C’est-à-dire qu’on va être disponible pour observer ce qui se passe en nous.

La méditation qui va avoir posé l’esprit va dissiper les émotions, va nous rendre disponible et après, on peut aborder des choses subtiles. Le premier type de méditation c’était le calme mental qu’on appelle Chiné en tibétain ou Samatha chez les Indiens dans la tradition hindouiste. Ensuite, lorsqu’on a pacifié l’esprit, posé l’esprit, on va avoir des méditations plus analytiques sur les mouvements primitifs. On va se poser des questions qui vont ressembler à « Tiens, cette pensée qui arrive, qu’est-ce que c’est ? Où est-ce qu’elle est ? D’où vient-elle ? Où disparaît-elle ? » L’objet de la méditation va être sur la base du calme mental. On va laisser arriver une pensée – de toute façon elle 00:10:13 d’elle-même – et on va observer et on va se poser ces questions dix mille fois. Cette pensée, je la regarde et je me pose la question : « D’où vient-elle ? Où est-elle ? Où est-ce qu’elle disparaît ? » On va se poser des questions comme : « Quelle est sa couleur ? Quel est son poids, sa forme ? », etc. Donc, on se pose des questions et on observe. Dans une autre vidéo, j’aborderai la réponse à ces questions. Aujourd’hui, je vais juste balayer les types de méditations. Mais cet ego que je chéris tous les jours, à un moment donné, on va se poser la question : « D’où vient-il ? Qu’est-ce qu’il est ? Est-ce qu’il a une forme, une localisation ? » Et la conclusion à ce genre de méditation, c’est justement ce qui a permis à Bouddha de s’éveiller. C’est des méditations simples mais très profondes. Donc, il faut préparer le terrain pour pouvoir observer de façon fine. C’est simple, ce n’est pas religieux mais c’est très profond.

Après, il y a d’autres types de méditations. Il y a des méditations qui vont intégrer ces deux aspects méditatifs : le fait de poser l’esprit et le fait de méditer sur des supports subtils. Ça va être des méditations qui sont propres aux tantras ou au vajrayana. Ce sont des méthodes qui, d’emblée, considèrent qu’en nous, nous avons la nature de Bouddha depuis toute origine, notre nature profonde est éveillée. Il s’agit de le reconnaître. Les premières méditations que j’ai évoquées tout à l’heure où il s’agit de pratiquer la vertu. C’est le fruit de la vertu qui va petit à petit nous amener à la reconnaissance de notre nature profonde, de notre nature éveillée. Par contre, dans les tantras qui sont des pratiques où on unit le fait d’être posé et le fait d’avoir des méditations analytiques subtiles, dans le vajrayana, on considère d’emblée que notre nature profonde est éveillée. Donc, on va utiliser des outils ou des méthodes qui sont déjà conformes à l’éveil. Alors, on n’est pas éveillé lorsqu’on les pratique mais la nature même des méditations est très proche du fruit qui est l’éveil. Donc, ça va donner des méditations. Par exemple, on va visualiser des divinités qui ne sont que des formes symboliques. Ce ne sont pas des personnages bien que ça en ait la forme.

On va méditer par exemple du Bouddha. Le fait de visualiser clairement un Bouddha qui a des ornements, une couleur, un certain nombre de bras, pas forcément deux, des attributs et un entourage, le fait de créer cette visualisation mentalement va poser notre esprit. Cette création de visualisation va avoir pour fonction de poser l’esprit. Donc, on va se concentrer sur ce qu’on va être en train de créer. Après, le fait que cette visualisation soit une forme lumineuse, un substantiel qui naît de notre esprit, qui vient de nulle part, qui ne demeure nulle part et qui ne disparaît nulle part, ça nous fait pratiquer la méditation analytique sur la nature des phénomènes.

C’est très embêtant de faire une vidéo parce que je caricature et je réduis énormément le sujet.

Pour conclure, je suis très mal à l’aise à faire des vidéos sur Internet parce qu’en donnant quelques explications, on peut donner l’impression qu’on a couvert le sujet ou alors on a un peu donné l’impression aux personnes qui vont regarder la vidéo que, du coup, elles vont connaître. Mais, en fait, tout ce que je viens de dire, ce n’est que le menu. Lorsqu’on va au restaurant, on voit le menu à l’extérieur du restaurant. Mais pour connaître ce qu’il y a au menu, il faut le déguster. Déjà, il faut rentrer dans le restaurant, se mettre à table, il faut le mettre en bouche, il faut prendre le temps de déguster. Tout ce que je viens d’évoquer n’est que le menu et encore je n’ai fait que le survoler. J’ai juste marqué : « Entrées, Plat, Dessert » Je n’ai même pas marqué le nom des plats. Voilà.

Quelque part, c’est très frustrant de faire une petite vidéo mais si ça peut aider quelques auditeurs, j’aurais le plaisir d’en refaire d’autres pour aborder certains points progressivement.

Je viens de créer un blog personnel qui est « terresderepos.tv » où je commence à aborder les grands axes du chemin spirituel selon la voie tibétaine. Je vais commencer à aborder certains outils. Je me lance un défi dans les 18 prochains mois d’essayer d’aller rencontrer une douzaine de maîtres majeurs de la tradition tibétaine et après, je vais m’ouvrir aux autres traditions. C’est mon challenge, dans les 18 premiers mois mais avec les maîtres tibétains, il y a toujours des surprises. Donc, mon projet va peut-être muter, on verra mais, en tout cas, je vous invite à me retrouver sur mon blog et à découvrir ce que j’ai à partager avec vous et n’hésitez pas à laisser vos commentaires. Les commentaires sont toujours une source d’inspiration qui me pousse à écrire et à répondre à vos sollicitations.

Voilà. Merci.

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Pour lui, la méditation ultime, c’est « comme être spectateur de ses pensées sans tomber dans la force des pensées et c’est aussi reconnaître la nature essentielle des pensées ».

Voici les différents types de méditations :

  1. L’ensemble de pratiques axées sur la vertu (tel que la générosité qui va pacifier l’orgueil, l’amour qui va pacifier la haine, etc.)
  2. Les pratiques visant à centrer son esprit sur un ou plusieurs supports de méditation – soit extérieurs comme un grain de riz ou une bougie, soit intérieurs comme la respiration, la visualisation ou encore des supports subtils comme certains sons.  Le but, étant d’arriver à rester centré et de poser son esprit. Cet apprentissage s’appelle « le chemin du calme mental » (« Shamatha » en sanskrit ou « Chiné » en tibétain).
  3. Les méditations analytiques qui se pratiquent après avoir pacifier l’esprit grâce aux pratiques de centrage (cf. point 2). Ce sont des méditations d’analyse des mouvements cognitifs. Le méditant va alors se poser des questions sur l’une de ses pensées tels que « d’où vient-elle ? », « où va-t-elle ? », « où disparaît-elle ? » ou encore « quelle est sa couleur / son poids / sa forme ? ». Ce type de méditation aurait permit au Bouddha de s’éveiller. C’est un type de méditation simple mais très profond.
  4. Les types de méditation qui combinent le centrage et l’analyse des mouvements cognitifs. Elles sont propres notamment au Tantra (cf. bouddhisme vajrayāna). Ces méthodes considèrent que nous avons d’emblée en nous la nature de Bouddha.

Vous pouvez retrouver la transcription complète de la vidéo sur le blog de Jonathan Rigottier, à l’origine de la requête.

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Sujets abordés dans l’article :

  • Différentes méditations
  • Diversité des méditations
  • Familles de méditations
  • Méditer types
  • Types de méditations

 

 


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