C’est le principal ennemi du méditant, celui qui lui fait perdre du temps, de l’énergie et de la patience parfois. Lutter contre le vagabondage mental, parfois également appelé « le bavard », c’est chercher à discipliner cet animal sauvage qu’est votre esprit. Mais finalement, combien de fois avez-vous cherché à le faire réellement ? Avez-vous seulement pensé à le faire ou à vous détacher de lui pour l’observer plutôt que le laisser faire ? Apprenez à votre esprit à se tenir calme et à ne plus battre la campagne à la moindre occasion.
Lutter contre le vagabondage mental
Détachez-vous de votre esprit
Puisque votre mental vous transporte de droite et de gauche et ne vous laisse aucun répit, ne le suivez plus. N’embarquez plus avec lui. Reprenez le contrôle et laissez-le divaguer sans vous. Cela semble difficile à comprendre dans un premier temps. Comment, en effet, vous détacher de votre esprit ? N’est-ce pas lui, finalement, qui vous représente ? Oui. Mais il n’est pas vous. Ces idées, ces jugements qu’il fait surgir sur l’écran de votre attention, ce ne sont, le plus souvent, que des réflexes. Ce me sont que des pensées héritées de votre entourage culturel, familial, professionnel, quotidien, etc.
Pour vous en détacher, il suffit de ne plus entrer dans le jeu de l’acceptation de ce qui vous est présenté. Les images, les pensées sont là, mais vous ne les analysez plus, vous n’y adhérez plus. Vous les regardez simplement passer. C’est la première étape et ce n’est pas la plus simple. Bien souvent, vous vous ferez prendre malgré vous. Vous vous laisserez aspirer par une pensée, vous l’analyserez en ayant justement voulu ne pas le faire.
À chaque fois qu’une pensée survient, soyez intransigeant, ne vous accordez pas de répit et revenez sur la rive. Laissez les idées couler sans vous. Vous n’avez pas le pouvoir de les arrêter, mais rien ne vous force à entrer dans le flot et à vous faire prendre.
Découvrez les processus de votre esprit
Lorsque vous aurez réussi plusieurs fois à ne faire que regarder les images qui se présentent à vous sans vous faire prendre, vous pourrez tenter de passer à un stade supérieur de l’analyse. Une nouvelle fois, attendez-vous à des échecs, à des voies sans issues ou à des retours en arrière frustrants. C’est le prix à payer pour obtenir des résultats d’autant plus convaincants.
Il s’agit maintenant de prendre le recul suffisant pour voir se dessiner une carte dans la manière dont vos pensées surgissent, se transforment et s’organisent. C’est une tâche difficile, parce qu’il existe toujours le risque de tomber dans le flot des pensées. Il est toujours possible de se laisser absorber par elles. Il vous faudra également trouver le recul suffisant pour voir se dessiner des récurrences. Voyez les limites des territoires entre elles. Ne vous arrêtez pas si vous ne décelez pas encore les processus de votre pensée, il faut être patient et continuer à travailler.
Soyez ferme avec vous-même, tout en étant réaliste
Pour ne pas subir le vagabondage mental, il vous faudra sans cesse revenir en position d’observateur. Celle-ci n’est pas encore naturelle et vous devrez, des dizaines, des centaines, des milliers de fois, la reprendre. Ne vous laissez pas emporter consciemment, tout votre travail s’en trouverait sapé. Chaque fois que vous aurez conscience d’être dans le flot des pensées, vous devrez vous en extirper. C’est harassant, c’est frustrant et répétitif, mais c’est indispensable.
En vous laissant porter, vous laisseriez votre esprit reprendre le contrôle. Vous lui laisseriez croire qu’il a gagné à l’usure, et c’est justement ce contre quoi vous luttez. Il vous faudra pratiquer ainsi tout en méditant, sans en faire le but unique de votre séance.
Vous pouvez également pratiquer cela en dehors de vos séances de méditation. Cela peut être à chaque fois que vous travaillez, que vous lisez, que vous voulez résoudre un problème, etc. Vous avez d’ailleurs tout intérêt à le faire, pour que votre esprit apprenne la discipline. Ainsi, il peut mettre son énergie à votre service plutôt qu’à vous distraire. Cela ne l’empêchera pas de batifoler lorsque vous lui lâcherez la bride, mais cette fois, ce sera avec votre assentiment.
Apprendre à votre esprit à ne plus vagabonder est un travail de longue haleine, épuisant, devant sans cesse être répété, repris, recommencé. C’est aussi une formidable chance d’apprendre qui vous êtes et de comprendre vos fonctionnements et vos modes de pensée. Vous pouvez les identifier lorsqu’elles surgissent et ne plus vous laisser guider par eux sans vous en rendre compte. Il s’agit d’un enseignement de la méditation autant que d’une de ses conditions. Vous en tirerez autant que le travail que vous y consacrez.
Comment faites-vous pour éviter le vagabondage mental durant vos méditations ?
Sujets abordés dans cet article
- bavardage mental
- éviter le vagabondage mental
- faire taire le bavard
- ne pas se laisser distraire
- rester concentrer en méditant
- vagabondage mental
Merci pour cet article très utile.
Je n’ai pas découvert de technique miracle, il faut répéter encore et encore et encore, etc….. jusqu’à trouver le bon positionnement mais là encore, il faut rester vigilant et répéter encore et encore.
C’est bien difficile, maintenant ceci dit. Il n’y a pas besoin d’être parfait pour s’observer, mieux se connaître et voir comment nos pensées apparaissent dans certaines circonstances; Voir comment certaines personnes ou évènements réveille une émotion. On voit les choses graduellement en observant peu au début mais peu est bien meilleur que rien puis de plus en plus avec l’habitude qui se renforce.
Parfois c’est très fort, j’aime bien l’image du pop-corn au moment où l’impulsion monte. A chaque fois, c’est un nouvel exercice pour se renforcer et grandir petit à petit. En ne se laissant pas disperser, c’est une réussite, sinon c’est simplement que la barre était encore trop haute pour le moment.
C’est un long entrainement comme pour un pianiste qui à chaque entrainement renforce sa technique jusqu’à devenir un virtuose. Il faut garder en tête que le chemin est tout aussi passionnant que le résultat 😉
Oui, merci à Fabien pour cet article.
Je suis d’accord, c’est une une pratique régulière qui permet de s’améliorer et ce n’est pas facile !
En effet, l’aquisition d’expérience est un long chemin qui dure toute une vie, il est donc important d’arriver à l’apprécier ! 🙂
Merci Jonathan pour ton commentaire vraiment intéressant, comme à ton habitude !
Je médite depuis les années 80 avec un temps d’arrêt assez long. Je recommence graduellement; 30 minutes en fin de journée. Cela me
permet de retrouver l’énergie dont j’ai besoin. Il m’arrive même de
m’endormir et je me réveille à l’heure fixée pour terminer. C’est la technique de la méditation transcendentale que j’utilise…ayant reçu une formation en ce sens… avec un mantra qui a toute liberté…!
J’utilise l’imagerie mentale… j’imagine que je suis proche de la mer représentant le flot de mes pensées, au début elle est agitée puis après à chaque respiration je pose l’intention d’apaiser ce flot et je vois la mer se calmer petit à petit… ou alors le mantra m’aide beaucoup aussi.
Bonjour,
J’ai remarqué justement dans les séances de méditation que je fais, que mon esprit ne vagabonde jamais. Je reste très concentrée sur la respiration, j’écoute les instructions, je les applique à la lettre. Mais de fait, mon esprit ne vagabonde pas. Pas un seul instant. Je me demandais si c’était normal, et si c’était mieux qu’il ne vagabonde pas.
Merci de vos réponses !
Oui, enfin une explication réaliste, qui ne prône pas le résultat d’une pratique de 10min en quelques séances. Et quand on n’est sur la rive seulement la méditation prend tout son sens. L’impatience s’évapore, la clarté de l’esprit nait.
Hélas beaucoup trop sporadique pour ma part.
Merci cela me conforte